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Au fil des idées (35)

Il n'est plus question, depuis la fin de la dynastie des Qing (1644-1911), que de la nécessité de « préserver le caractère national ».

Deux types d'hommes en parlaient au cours des dernières années de la dynastie : les patriotes et les grands mandarins qui avaient voyagé à l'étranger. Ils recouraient aux mêmes mots pour parler de choses différentes. Le patriote, qui déclarait que nous devrions préserver le caractère national, entendait par là qu'il fallait restaurer la souveraineté han. Le grand mandarin voulait dire que les étudiants allant à l'étranger ne devaient pas couper leur natte .

Nous sommes en république, aujourd'hui. Les deux problèmes en question n'existent plus. Et je ne sais de quel genre sont ceux qui parlent ainsi de nos jours, ni ce qu'ils ont dans la tête.

Je ne comprends pas plus la devise elle-même.

Qu'entend-on par « caractère national » ? L'expression semble impliquer quelque chose de propre à un pays, qui ne se rencontrerait pas ailleurs. En d'autres termes, quelque chose de spécial. Mais ce qui est spécial n'est pas forcément bon, et dans ce cas, pourquoi le préserver ?

Prenons un homme affligé d'une loupe au visage ou d'un furoncle au front, ce qui le met à part, en fait quelque chose de spécial, et qui est donc considéré comme étant sa « caractéristique ». A mon avis, il serait préférable de faire disparaître cette « caractéristique » pour qu'il se retrouve pareil aux autres.

Certains prétendent que ce qui caractérise la Chine est à la fois bon et particulier. Mais, dans ces conditions, comment se fait-il, que nous soyons dans pareil bourbier, avec des libéraux qui hochent la tête et des conservateurs qui soupirent ?

D'autres prétendent que la raison en est que nous n'avons pas su préserver notre caractère national, que nous avons ouvert nos ports de mer aux étrangers, et que c'est pour cela qu'il nous faut préserver ce qui nous est caractéristique. Mais, dans ces conditions, comment se fait-il qu'avant l'ouverture de nos ports au commerce étranger, alors que nous étions profondément « chinois » et que tout aurait dû aller pour le mieux, nous ayons eu tout le tumulte de l'Epoque des Printemps et Automnes (770-476 av. J.-C.) de l'Epoque des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.) et les invasions barbares, qui ont même fait soupirer les anciens ?

D'autres encore prétendent que la raison en est que nous n'avons pas su suivre l'exemple du roi Tang, du roi Wen, du roi Wu et du duc de Zhou . Mais alors, comment se fait-il qu'il y ait eu, à leur époque, les rois tyranniques Jie et Zhou, et plus tard, la révolte des derniers hommes de Shang, et plus tard encore tous les troubles de l'Epoque des Printemps et Automnes et de l'Epoque des Royaumes combattants et des invasions barbares, qui ont même fait soupirer les anciens ?

Un de mes amis m'a dit fort à propos : « Si nous voulons préserver le caractère national, il faudrait d'abord qu'il puisse nous préserver. »

L'instinct de conservation vient en premier lieu. Et tout ce que nous voulons savoir, c'est si une chose, qu'elle soit caractéristique ou non, a le pouvoir de nous préserver. IRtyolhOGnlcEOrg9JDtOdMj9vOG2jrm/2OaWuO1YvqaJMnoYnCN+zd4lB/+xBRO

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