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Note de l'éditeur

Tous les textes réunis dans le présent volume, à l'exception de « Dans la Tour », « La Chine silencieuse » et « L'autre aspect de la commémoration de la reprise de Shanghai et Nanjing », sont tirés des recueils La Tombe, Vent chaud, Sous le dais fleuri, Sous le dais fleuri (II) et Et voilà tout.

La Tombe, publié en 1927, comprend quatre écrits datés de 1907 et dix-neuf des années 1918 à 1925. Vent chaud (1925) en contient quarante et un, des années 1918 à 1924. Sous le dais fleuri (1926) en a trente et un, de l'année 1925 ; Sous le dais fleuri (II) (1927), trente-deux de 1926 et un daté de 1927. Et voilà tout (1928) est un ensemble de vingt-neuf écrits de 1927 et d'un texte de 1926. « Dans la Tour » et « La Chine silencieuse », qui appartiennent aussi à l'année 1927, furent repris dans Triples loisirs, qui parut en 1932. « L'autre aspect de la commémoration de la reprise de Shanghai et Nanjing », rédigé le 10 avril 1927, a été perdu de vue pendant près de cinquante ans.

Ainsi que le montre la table des matières, les textes de ce volume remontent donc tous aux années 1918 à 1927, époque du Mouvement du 4 Mai (1919) et de la Première Guerre civile révolutionnaire (1924-1927). Ils disent le combat de Lu Xun en ces années-là et l'éten-due des apports qu'il fit à la révolution démocratique.

Il est bon d'examiner les circonstances qui l'amenèrent à entrer dans la lutte. Au moment du Mouvement du 4 Mai, les lettrés aux idées féodales continuaient à soutenir les impérialistes et les seigneurs de la guerre du Beiyang. Ils étaient contre les réformes démocratiques et à les entendre, le monde allait à vau-l'eau. Soutenant et glorifiant la morale féodale, ils insistaient autant qu'ils le pouvaient sur l'autorité patriarcale, ils estimaient qu'il était juste et raisonnable que les enfants obéissent aveuglément à leurs pères et que les veuves se suicident. Ils préconisaient les offrandes à Confucius, la lecture des classiques confucéens et la préservation du « caractère national », défendaient les superstitions, s'en prenaient aux sciences et, pour eux, les idées démocratiques étaient pleines de danger. Bref, ils étaient pour le retour au passé. Conservateurs obtus, ils soutenaient les seigneurs de la guerre du Beiyang et étaient soutenus par eux ; ainsi, le gouvernement des seigneurs de la guerre adopta des lois en faveur des femmes qui étaient chastes selon les préceptes inhumains établis par lui, et il ordonna à maintes reprises aux écoles de faire des offrandes à Confucius et d'étudier les classiques confucéens.

Lu Xun s'attaqua donc tout d'abord aux conventions et à la morale féodales, au système familial féodal et aux partisans du retour au passé, aux seigneurs de la guerre et aux fonctionnaires qui défendaient ces idées et le système. Il fit appel à ses lecteurs pour qu'ils émancipent les femmes et les jeunes, pour qu'ils procurent un avenir meilleur à leurs enfants. Il arrachait aussi avec indignation les masques douce-reux des hypocrites.

Le mouvement révolutionnaire démocratique chinois combattait l'impérialisme et le féodalisme afin de libérer le peuple. Cette tâche, la Révolution de 1911 ne parvint pas à la mener à bien, et c'est le Mouvement du 4 Mai qui la poursuivit.

Mais l'intelligentsia se divisa alors que le mouvement démocratique gagnait du terrain. Les bourgeois de droite du front démocratique – pour la plupart des étudiants rentrés de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, et dont la figure principale était Hu Shi – passèrent à la réaction et œuvrèrent pour les seigneurs de la guerre et, plus tard, pour le Guomindang. Lu Xun se devait de combattre ces nouveaux « messieurs ».

Renégats occidentalisés, ceux-ci étaient bien plus retors que les partisans du retour au passé qui les avaient précédés. Se vantant de leur qualité de « lettrés » ou d'« intellectuels » tout dévoués aux « sciences »et à la « connaissance », ils prétendaient qu'il appartenait aux intellectuels de « discuter davantage des problèmes concrets et moins des'ismes' », d'« introduire petit à petit des réformes », d'« examiner l'héritage culturel » et de « faire leur entrée dans les laboratoires », et cela, en vue de détourner les intellectuels et les étudiants de la révolution. Démasquer ces messieurs et ces savants occidentalisés, dénoncer leur libéralisme et leur réformisme de pacotille devenait une tâche urgente. Le combat que Lu Xun commença en 1925 contre la revue réactionnaire Critique des temps modernes et contre Chen Yuan est un bel exemple de la lutte entre intellectuels révolutionnaires et intellectuels réactionnaires. Les noms et les incidents dont il est question dans ses écrits peuvent désorienter ceux qui ne sont pas familiarisés avec l'époque. Mais comme l'a fait remarquer le célèbre théoricien de la littérature et de l'art révolutionnaires Qu Qiubai (1899-1935) :

Peut-être des jeunes d'aujourd'hui, qui ne connaissent pas l'histoire d'hommes tel que Chen Yuan, ne sont-ils pas tellement intéressés par ces écrits. Le fait est que, dans les textes de Lu Xun, les noms de Chen Yuan, Zhang Shizhao et d'autres peuvent être considérés comme l'expression de certains types. Il n'est pas indispensable de tout connaître de leur existence. Ce qui importe, c'est que des vermines de ce genre continuent à grouiller en Chine : « chats cajoleurs », « chiens plus maniérés que leurs maîtres », « moustiques qui discourent longuement avant de piquer », « mouches qui, après avoir beaucoup bourdonné et minaudé, pompent un peu de sueur et laissent de l'ordure derrière elles ». Il s'impose, dans ce combat, d'arracher le masque de ces personnages infâmes et éhontés, de ces bourreaux et de ces esclaves enragés.

En un mot, la tâche principale devant laquelle se trouvaient Lu Xun et les autres combattants de la révolution démocratique, c'était de livrer bataille aux partisans du retour au passé, aux réformateurs et aux pseudo-libéraux revenus de Grande-Bretagne et des Etats-Unis ; mais il va de soi que se livraient aussi d'autres combats. Voilà l'arrière-plan historique du présent ouvrage.

Inutile de le dire, le terrain que Lu Xun occupait dans la bataille des idées était fort vaste. Tout en combattant la réaction, il s'en prit aux innombrables idées et coutumes surannées, il se préoccupait pour ainsi dire de chaque aspect de la vie quotidienne et s'intéressa à la plupart des problèmes de la révolution. Certains textes importants n'ont pas été repris dans le présent volume, de longs commentaires et des notes détaillées s'avérant nécessaires pour les situer comme il le faudrait. IXgs6TFJL2+zHRrNp21nYT/lkRJEl//J/4GBhMPrmkxawYt4pupaqHRjueBqYWud

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