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Chapitre 3 Le confucianisme communique vers la vie des chinoises d’aujourd’hui





La culture traditionnelle chinoise n’est pas enfouie à jamais ;elle est encore bien vivante. C’est ce que fait notre président quand il tente de promouvoir la culture traditionnelle capable selon lui de favoriser l’harmonie sociale.

En Février 2005,par exemple,M. Hu Jintao a cité Confucius à des responsables du parti,en déclarant que l’harmonie est quelque chose qu’il faut chérir. Avec le Premier ministre Wen Jiabao proclament régulièrement une aspiration à «hexie shehui»,ou d’une(société harmonieuse)Et ils utilisent souvent un autre slogan,«heping jueqi»,ou l’émergence pacifique,une phrase destinée à calmer les étrangers qui s’inquiètent de la double menaces de l’économie de boule de feu de la Chine qui se modernise rapidement militairement.

«Confucius,son fondateur,vivait il y a plus de 2000 ans dans une période très troublée,dans laquelle le peuple souffrait. Son but a été de restaurer l’harmonie,l’ordre social et la paix en s’appuyant sur le respect des traditions,de la légitimité du pouvoir et de la hiérarchie sociale. Le confucianisme prône une société de devoir.»

Cette théorie sociale projette une image pyramidale de la société idéale. À sa base :l’homme. Tout part de l’individu qui doit être éduqué. Il peut alors régir au mieux sa famille. Au sein de la famille,les parents sont des exemples pour les enfants,ils leur dispensent leur amour et ceux-ci en retour leur doivent un respect absolu. Chacun tient au mieux sa place dans la société en respectant les classes qui lui sont supérieures mais aussi les gens qui dépendent de lui. La finalité est une société harmonieuse,sans tension dans laquelle chacun vit au mieux à la place qui lui est assignée. L’État,bien administré,contribue à la paix et à la tranquillité de l’Empire.

L’empereur ou les gouvernants(les dirigeants suprêmes du Parti Communiste)se doivent de rendre leur peuple heureux et de donner l’exemple. La finalité du confucianisme est donc la société :l’intérêt global du groupe supplante l’intérêt individuel. C’est une société du devoir. Il ne faudrait pas en déduire que dans un tel système l’individu n’existe pas :l’individu est important en soi,mais il prend toute sa valeur au sein du groupe,à travers ce qu’il apporte au groupe.

Le confucianisme imprègne profondément la socialité des Chinois d’aujourd’hui. Parce qu’ils pensent que l’individu se comprend par la place qu’il occupe dans la société,et que s’il est isolé,l’individu ne peut pas vivre,les Chinois modernes estiment qu’il est important de vivre en harmonie avec son milieu relationnel,de l’entretenir et de le développer. «Ils ont donc une vie sociale intense souvent faite d’obligations,et un réseau de relations développées. Ce réseau de relations s’articule en trois cercles» :

La famille forme un premier cercle très proche,avec une cohésion familiale plus forte que dans notre société,et des limites floues entre ce qui est du ressort de l’individu de l’intimité et ce qui est du ressort de la famille.

Le second cercle est constitué des collègues d’université ou de travail qui représentent un cercle d’amis naturels. Contrairement à notre société,la distinction entre amis et collègues n’existe pas.

Le troisième cercle correspond aux contours d’une socialité construite et volontariste:il comprend les relations qui ne sont pas naturelles,celles que l’on cherche à mettre en place pour en tirer profit.

Tous ces cercles constituent un réseau social de clientèle qui s’appuie sur un système d’échanges et d’obligations réciproques. Ainsi on entretient ses relations en offrant des cadeaux(alcools,cosmétiques,menus objets,bijoux,montres…),en sachant que ce présent construit des fidélités utiles. On peut solliciter son réseau,mais en contrepartie on ne peut rien refuser à un membre de son réseau de ce qui est en son pouvoir,et ce dans les petites choses comme dans les grandes.

Pour les mêmes raisons,les Chinois estiment qu’il est légitime et important de manifester sa réussite par des signes extérieurs :voiture,montre,voyages,intérieurs. Ainsi le salon est une pièce d’apparat dans laquelle trône le téléviseur à écran plat de grande taille et de marque étrangère,accolé à un mur d’exposition qui le met en valeur :il dit le statut et la réussite sociale de celui qui l’habite De même,le choix des marques étrangères témoigne du statut et de la réussite.

Les Chinois sont attentifs à ces marqueurs de réussite chez les autres et c’est à ces signes qu’ils évaluent leur propre avancée sur l’échelle de la réussite.

1.1.1 Confucius est de retour

En fait,il n’était jamais loin,pas même dans les jours les plus sombres de la «révolution culturelle». Qu’est-il arrivé à la Chine après Mao:Confucius est de retour?Il pourrait difficilement en être autrement. La Chine n’est pas la Chine sans Confucius.

L’idéologie du Parti communiste chinois(PCC)est en crise profonde. Même parmi les chefs de parti,il est difficile de trouver un marxiste convaincu,même si un portrait de Mao est toujours suspendu sur la place Tiananmen. Du point de vue pragmatique,le PCC a besoin de justifier son emprise sur le pouvoir en utilisant la logique dynastique ancienne,Mao est le fondateur d’une nouvelle dynastie,et le PCC est son héritier. Le PCC n’est plus un parti révolutionnaire,mais une aristocratie politique qui revendique un monopole sur le pouvoir de diriger le pays grâce à une transformation économique et sociale sans précédent dans l’histoire humaine et en faire une grande puissance.

Mais cela laisse la PCC avec les deux grands problèmes:la cohérence et la solidarité. Pendant 30 années,le Parti a suivi l’approche pragmatique proposée par Deng Xiaoping:«Être riche est glorieux d’être» D’où il a suivi des politiques de développement capitaliste. Mais cela a créé un problème de cohérence au sein du Parti. Les structures et les slogans marxistes demeurent,mais l’idéologie s’est évaporée. Quelle est la source,donc,de la légitimité du régime?

«L’autre problème est la solidarité sociale. La Chine a le plus grand nombre de millionnaires dans le monde et les sociétés avec la plus grande valeur marchande. Mais il y a de grandes différences entre le bien-développés les régions côtières et les provinces pauvres de l’Intérieur,et entre zones rurales et urbaines. La corruption est omniprésente,et les filets de sécurité socialiste des années 1970 sont annulés sans rien pour les remplacer. Le gouvernement doit résister à la mer démontée à venir?La renaissance des valeurs confucéennes est partout. Le gouvernement chinois a favorisé la création des Instituts Confucius à travers le monde pour promouvoir la langue et la culture chinoise,les programmes d’enseignement dans les écoles et les universités accordent davantage d’attention en vers les classiques chinois,cela devient à la mode dans les médias,d’utiliser des expressions à connotation confucéenne. L’une des réussites remarquables de ces dernières années a été la vente de près de quatre millions d’exemplaires d’une version simplifiée des Entretiens de Confucius» […]

Depuis que Hu Jintao et Wen Jiabao ont pris le contrôle des principales positions politique de la Chine fin de 2002,ils ont toujours agi en tant que souverain-universitaires au service du peuple,conformément à l’idéal confucéen d’un bon dirigeant. Beaucoup de leurs slogans,comme «les gens d’abord»,«faire fonctionner le gouvernement au service du peuple»,et «rechercher l’harmonie dans les différences»,sont des citations littérales de Confucius ou de son disciple Mencius.

La philosophie morale et sociale de Confucius va directement contre l’orthodoxie marxiste moribonde,mais le RPC aime mettre l’accent sur l’ordre,l’harmonie,le sens des responsabilités et des pouvoirs.

Toutefois,ce roman l’accent sur les valeurs confucéennes dont être motivé recherché d’une base solide dans les sables mouvants de la transformation sociale. Hu et Wen sont pleinement conscients que l’éthique confucéenne impose des droits et des devoirs réciproquement des gouvernants et des citoyens. Elle exige l’obéissance à l’autorité,mais impose au gouvernement l’obligation de comportement moral en faveur du peuple,au point qu’il justifie la révolte contre la tyrannie. En outre,la nouvelle génération des dirigeants chinois estime que leur loyauté va d’abord vers la Chine et son peuple,pas au RPC. Ils ont un sens profond de la mission et la responsabilité enracinées dans les idéaux confucéens d’un souverain -même si l’Occident les considère comme une autocratie despotique.

«Il y a quarante ans,il aurait été suicidaire de prononcer ne serait-ce qu’un mot sur Confucius à Beijing(Pékin). Confucius était l’ennemi réactionnaire,et tous les Chinois étaient encouragés à lutter contre lui. Le président Mao lui-même était photographié à la“une”d’un journal révolutionnaire annonçant la désacralisation de la sépulture du sage à Qufu. L’université où j’enseigne était alors un vivier pour les idées d’“extrême gauche”. Comme les temps ont changé. Aujourd’hui,le Parti communiste chinois approuve un film sur Confucius. Le maître y est dépeint en chef militaire astucieux et en apôtre des valeurs humanistes et progressistes,avec un faible pour la beauté féminine».

Pendant la «révolution culturelle»,le mot «Confucius» n’était bien souvent qu’une étiquette collée sur les ennemis politiques pour les dénigrer. «Aujourd’hui,le confucianisme a une fonction politique plus légitime,et pourrait contribuer à l’édification des nouveaux fondements moraux du pouvoir politique. On estime,de plus en plus,que la relève doit être cherchée,en partie au moins,dans les traditions chinoises. Or le confucianisme apparaît comme la voie la plus naturelle».

L’article de Lydie Fournier en 2009 «Le confucianisme est-il en train de faire son retour en Chine». «C’est la question qui était posée lors d’un colloque international tenu à Beijing en juin dernier.» Les principes confucéens préconisent une harmonie sociale construite sur les vertus humanistes,mais aussi,paradoxalement,sur une conception très hiérarchisée des rapports sociaux,érigeant notamment en dogme l’obéissance au puissant. Continûment instituée en doctrine d’État en Chine entre 156 av. J.-C. et 1911(instauration de la première République). Mais aujourd’hui,dans le contexte socioéconomique peu sécurisant de la société chinoise,la tradition confucéenne peut s’avérer politiquement utile pour consolider un régime autoritaire. Le politiste Shi Tianjian a notamment démontré une claire corrélation entre le paternalisme confucéen et la propension à des postures éloignées de toute velléité contestataire. Une corrélation qui n’aura sans doute guère échappé au président chinois Hu Jintao,lequel décrète en février 2005 la «construction d’une société harmonieuse» comme priorité absolue de l’agenda politique du pays. Cette décision officielle signe la réhabilitation inédite sous l’ère communiste des valeurs confucéennes,dont la prégnance culturelle en Chine ne s’est jamais tarie. L’influence du confucianisme sur cette aire géographique est ainsi communément comparée à celle exercée en Occident par Platon et Jésus réunis.

1.1.2 La tradition confucéenne et chinoise à coté de nous

La culture chinoise pourrait être définie comme l’ensemble des attitudes,des valeurs,les buts et les pratiques qui caractérisent ce que nous percevons comme le chinois classique. Mais la culture définie comme telle est intrinsèquement instable,un processus permanent de réinterprétation dynamique et la redéfinition dans le temps et dans l’espace. Autrement dit,en quoi consiste «culture» dans un univers cohérent,mais pas nécessairement cohérent en significations,un univers qui cherche constamment à donner un sens à la persistance d’ambiguïtés et de contradictions,sans prétention à une solution définitive. Ce qui est en jeu,c’est la mise en scène—à des moments différents de la dynamique de puissance—des différents éléments de la tradition comme le principe centre d’une culture. «La recherche de dirigeant modèle enraciné dans la tradition culturelle chinoise a déclenché un vif débat sur l’essence et la valeur de la culture chinoise.»

Les principes fondamentaux d’une culture sont eux-mêmes ambiguës et instables,sous réserve de réinterprétation constante et la redéfinition par l’écho toujours fluctuants économique et politique,tant au sein qu’à l’extérieur de la culture donnée. Les formations sociales qui se développent dans les différentes civilisations ne sont pas imputables «fixe» aux tendances d’une culture. La montée de nouvelles formes d’organisation sociale et les activités impliquent de nouvelles interprétations des croyances traditionnelles et des locaux institutionnels.

Les croyances culturelles ou les visions deviennent des éléments constitutifs d’un ordre social par la transformation à la base dans un système de règles permettant de résoudre les problèmes fondamentaux d’ordre social.

Il est communément admis que la tradition chinoise est principalement confucéenne. Pourtant,un peu de réserve est nécessaire pour éviter la sur-simplification. Tout d’abord,en désignant la culture confucianisme comme principe dominant de la culture chinoise,nous courons le risque de contradictions internes. Bien sûr,la recherche d’une identité culturelle cohérente ne concerne généralement pas la suppression des différences,les tensions et contradictions. Le processus d’identification est toujours une homogénéisation,une mythologie,impliquant à la fois la production d’un ensemble de significations,et la tentative de contenir ou prévenir la prolifération potentielle des autres significations. La culture chinoise,comme toute culture,n’est ni monolithique ni statique. D’autres idées cosmologiques tels que le taoïsme et le maoïsme existent et ont toujours contesté la pensée de Confucius et des institutions. «Mais le règne du confucianisme comme idéologie officielle de la Chine dès le IIe siècle après J.-C. jusqu’à la fin de la dynastie des Qing et le début du XXe siècle en a fait la principale source des principes de la culture chinoise.»

En effet,un renouveau des valeurs confucéennes comme solution au manque d’idéologie de l’État chinois n’est pas universellement accepté par les intellectuels de la Chine et les décideurs. Le professeur Hu Xingdou,politologue à l’Institut de Technologie de Beijing,les défenseurs de l’adhésion à des systèmes plus tangibles de la responsabilité,comme la primauté du droit et aux élections de style occidental démocratique.

Le ministère de l’Éducation a donné son feu vert à l’ouverture du premier établissement de Confucius,calqué sur un enseignement en provenance de Taïwan basé sur la récitation.

«La conception d’un développement scientifique et l’idée d’une société harmonieuse que prône le gouvernement sont tirées de l’ancienne culture chinoise»,souligne dans un sourire M. Feng,dont le visage lunaire,les petites lunettes rondes et le costume Mao simple foncé cadrent bien avec l’image d’un lettré moderne.

«Nous espérons que nos élèves deviendront des ambassadeurs de la culture chinoise dans le monde»,dit-il,affirmant vouloir proposer dans son école à la fois le meilleur de la tradition chinoise et les grandes œuvres classiques de l’Occident.

«Dans les autres écoles,on étudie le chinois et les maths,c’est à la fois utile et inutile,ici,on apprend à être une bonne personne grâce à Confucius,c’est la différence»,dit une des élèves,Liu Zhenran,10 ans,qui se voit bien professeur une fois grande pour diffuser à son tour les connaissances du vieux sage,qui a vécu il y a plus de 2 500 ans.

Si l’école s’adresse à un public de privilégiés,capables en Chine de verser 30.000 yuans par an(3.884 dollars),Confucius est aussi très à la mode parmi un large public.

L’un des livres les plus vendus ces derniers mois s’appelle «Confucius tel que je le vois»,version papier d’une série de conférences télévisées données en octobre par un professeur de l’École normale de Beijing,Yu Dan.

Cette femme élégante de 42 ans est partie d’une idée simple,simpliste selon ses détracteurs:«Comment l’enseignement de Confucius peut-il s’appliquer à la vie moderne?»

Se présentant comme une «optimiste incurable»,elle recommande notamment à ses auditeurs et lecteurs de rechercher le bonheur individuel pour pouvoir vivre en harmonie avec la société. Un discours qui trouve un écho certain dans une Chine engagée depuis près de 30 ans dans une croissance économique effrénée.

«Celui qui écoute mes conférences et lit mes livres se préoccupe de la qualité de la vie et veut savoir ce que veut dire être Chinois»,estime Yu Dan,qui,inconnue il y a un an,est désormais une «star».

Mais,plus de 30 ans après,Confucius est présent partout,y compris dans les slogans officiels de la «Chine harmonieuse» et de «l’émergence pacifique». Pour le sinologue français Pierre Gentelle,en réhabilitant le rôle moralisateur et organisateur du confucianisme,on conduit le peuple des pauvres,toujours attaché à l’idéologie patriarcale,à intérioriser ses échecs. On le conduit à imputer son malheur à ses propres insuffisances par rapport à la société. De cette manière,il reste de lui-même soumis. Ses bouffées de révolte peuvent être vite maîtrisées. Cela le mène à penser que s’il se conduisait correctement,il finirait par être heureux!,soulignait-il récemment dans la revue Le Monde chinois.

La Chine se remet aux valeurs traditionnelles. Dans cette école maternelle,les enfants sont mis sur la voie du grand Confucius dès leur plus jeune âge. De nos jours,on reconnaît en Confucius l’une des grandes figures de la civilisation et de la culture universelle,et sa pensée,centrée sur la paix et l’harmonie sociale,connaît un regain d’influence dans la Chine. Ces dernières années,l’étude de Confucius est de nouveau à la mode,que ce soit ses enseignements ou l’actualité de sa philosophie dans le monde chinois actuel. Cependant,il faut relativiser cette négation,car malgré le rejet de la doctrine confucianiste par Mao,celui-ci intégrait dans sa doctrine nombre de valeurs confucianistes,comme par exemple les valeurs morales. «Ainsi,la philosophie de Confucius connaît ces dernières années un retour de notoriété dans le pays,que ce soit au niveau des dirigeants que de la population.» 1nhjFuDaeAztIDuS5lmrEewcIzm54v/MyzJE7KV+EITrucEcEVN/eUIkiGCGKS/K

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